The geek is the new sexy ___& Tyler Maslow

Il fallait absolument que je mette au point un système de transport qui serait bien plus performant que les voitures que l'on pouvait trouver dans les rues. Ou le train. Ou le métro. Tant de choses abjectes que je ne supportais pas à prendre. La marche à pieds ? Un effort inutile ! Il y avait beaucoup trop de monde dans la rue, et trop de bruit pour que mon cerveau puissant puisse se ressourcer de manière normale. J'étais arrivé à l'heure, au bureau, naturellement. En avance, même. Car qui supporterait moins un retard que moi ? Ah, j'avais fait des fureurs en arrivant parfois quelques secondes après l'heure que je m'étais fixé. Puisque les autres ne prenaient pas conscience du génie qui s'avançait parmi eux, ils ne jugeaient parfois pas bon de s'écarter pour le laisser passer. J'aurais aimé inventer un système de reconnaissance qui, apposé sur les yeux tel des lentilles, nous informerait de toutes les caractéristiques à savoir sur chaque personne en croisant leur regard. Je notais rapidement cela sur mon calepin à idées, et m'asseyais à mon bureau avec classe. Aucun regard ne fut accordé à ceux qui se trouvaient autour de moi .. Ils ne le méritaient pas tellement.

Après quelques dizaines de minutes de travail acharné, comme j'en avais l'habitude, mon cerveau m'alarma d'un certain manque. Je parcourais mon bureau du regard, en espérant avoir un éclair pour me rappeler de cette chose qui me titillait, puis, je me rappelais. Mais où était cette stagiaire qu'on m'avait donné ? Elle était censée m'apporter mon café, pour que je ne sois obligé d'user mes jambes et mon temps pour aller en chercher un. Déjà, mon cerveau appelait au manque, et j'étais obligé de me lever pour aller effectuer cette tâche ingrate par moi même. Quelle honte. C'était avec grand énervement que je dévalais les couloirs de l'entreprise pour trouver cette machine à café, que j'avais repéré sur les plans habilement piratés. Mon regard était dans le vide, pourtant franchement dirigé devant moi. Je repérais enfin la machine maudite, et avançais vers elle en ne prêtant nullement attention à l'humaine qui était apposée devant. Son accoutrement me faisait penser à une sortie de corrida. Quelle vulgarité. D'un coup d'œil, je regardais les différentes boissons qui étaient proposées, mais ne trouvais pas le café salvateur. Seulement, la jeune fille gênait ma vue, et je fus obligé de relever la tête pour lui dire de se pousser. Il me semblait la connaître, mais sa personne ne valait pas qu'on s'attarde sur son prénom.

« Je pense avoir beaucoup plus de choses importantes à faire que vous, et sachez qu'une seconde de mon temps perdue peut me faire passer à côté d'une grande découverte .Veuillez donc vous pousser, pour que je puisse prendre une de ces boissons qui activera mon cerveau de génie. »

lle me souriait d'un air on ne peut plus bizarre. Malheureusement, je n'arrivai pas à savoir ce que cela signifiait à l'aide de mes souvenirs du livre que j'avais appris pour comprendre les expressions humaines. Me voulait-elle quelque chose ? En tout cas, ce qui était sur, c'était que je ne l'avais jamais vu du côté de nous autres, les génies. Elle devait être une femme de ménage, ou .. quelque chose comme ça.

Oh excusez-moi, je ne vous avais pas vu.

Je soulevais un sourcil, comme pour douter de ce qu'elle m'avait dit. Cependant, je n'ouvris point la bouche, attendant juste que la jeune femme se déplace pour que je puisse prendre mon café. Je baissais les yeux vers ma montre pour regarder l'heure, et vit soudain avec horreur que j'étais maintenant à deux minutes de retard sur mon planning habituel. Quelle honte ! Ne pouvait-elle bouger plus rapidement que cela ? Mon regard retourna vers elle, qui était vraiment penchée. J'avais une vue béante sur sa poitrine, ce qui me fit penser qu'elle devait avoir vraiment froid dans cette tenue. La vision ne me fit ni chaud ni froid, comme avec toutes les femmes. Elle resta un bon moment dans cette position, si bien qu'à un moment, je pensais qu'elle était coincée. Seulement, son buste se redressa enfin.

Oh, mais il me semblerait que nous ne nous soyons pas encore rencontrés. Je suis Leah Mills, avocate de la compagnie. Et vous êtes?

Je me préparais à lui répondre, quand elle posa une main sur mon bras. Je regardais cette main posée un instant, puis ouvrais la bouche.

Je vous conseillerai fortement de voir un médecin. Vous avez l'air d'avoir des problèmes de dos, vos cils battent beaucoup trop vite et vous semblez ne pas être en capacité de contrôler vos actes. Je vous suggèrerai, en plus de cela, de consulter un psychiatre pour faire un point.

Je poussai un soupir, en réalisant que la machine ne pouvait pas donner de café. Devrais-je m'en passer pour aujourd'hui ?

Pour que vous puissiez mettre un nom sur mon visage, néanmoins, je me présente. Tyler Maslow. Vous devez surement connaître mon nom, je suis un des plus fameux employés ici ..

Ainsi, elle était avocate. Je n'aurai probablement jamais à faire avec elle, car mon travail était tellement impeccable que personne n'oserait me poursuivre en justice.

- Il faut bien que vous serviez à quelque chose ! Sauriez vous où se trouve l'endroit où je pourrais avoir un semblant de café ? J'ai une stagiaire qui s'occupe de ça d'habitude .. mais elle a disparu !

J'étais déjà énervé, et elle venait pour aggraver la situation. Rien que de la voir me faisait grincer les dents, et je me demandais pourquoi elle prêtait attention à moi. Ah ! Si, je le savais. Elle était impressionnée de se retrouver devant un être aussi intelligent que moi, et étais sublimée par ma supériorité. Je pouvais le comprendre, mais ce n'était pas une raison pour abuser de ma gentillesse -haha- et de mon temps. Je la voyais secouer la tête, comme une débile, en somme. Elle semblait dépasser le QI de mon idiote de stagiaire de peu, mais c'était tout. Elle ne comprendrait surement rien à mes travaux et je n'avais aucun avantage à faire une conversation avec toi.

Malheureusement, il semblerait que la machine à café soit brisée. Je crois bien qu'elle l'était avant que j'arrive puisque je n'ai pas de café.

Je fronçais les sourcils. J'aurais voulu avoir le manuel de cette machine pour pouvoir la réparer en deux temps trois mouvements ! Seulement, je ne savais où acquérir une telle chose. J'espérais vivement que la jeune femme, Leah oui, pourrait m'indiquer où aller pour avoir ma boisson énergisante, parce que je ne pourrais jamais travailler sans celle-ci. J'avais des habitudes, et je haïssais que l'on les change. Leah rigola stupidement, et je la regardais avec un peu d'étonnement. Je ne voyais pas en quoi la situation était drôle, vraiment ..

Il semblerait que nous ayons un point en commun! J'ai, moi aussi, une stagiaire particulièrement désagréable et inutile. Je ne saurais compter le nombre de cafés froids qu'elle m'a apportés.

Je la regardais avec un air suffisant. Oui, un point en commun, peut-être .. Mais je ne trouvais pas d'intérêt à me plaindre dans une telle situation. Je regardais ma montre avec un air effrayé, et voyais que je perdais de plus en plus de temps. Quelle horreur !

Comment se fait-il que vous attendiez comme une bécasse devant l'appareil s'il est cassé ? C'est assez idiot.

Je haussais un sourcil et la détaillais de haut en bas, comme si je n'avais pas encore analysé sa physionomie. Elle était assez intéressante, quand même, pour arriver à devenir avocate sans un quotient intellectuel requis.

Je pense que l'entreprise devrait mieux gérer ceux qu'ils emploient. Vérifier les compétences avant d'engager ! Ce serait bien mieux ainsi, et cela m'épargnerait la peine d'aller chercher moi même mon café.

Je restais silencieux quelques secondes, avant de reprendre la parole.

- Sauriez vous, alors, où je pourrais trouver un café, chaud, décent ? Épargnez moi vos rires et paroles inutiles, s'il vous plait !