[ Bureau de Cory ] What's up doll? ~ Cory.

James les fixait. Tous ces accrocs de l'écran et du clavier, son café à la main. Il a toujours eu un mal fou à comprendre ces gens; et le comble, c'est qu'il est là pour les comprendre. Du moment qu'il est bien payé, lui, rien ne le dérange vraiment. Il boit une gorgée; aucune grimace, il reste aussi calme que d'habitude. A croire qu'il est immunisé à la 'brulure de café'. Et puis, c'est plus agréable de le boire chaud que froid. Il occupait un banc entier sur la terrasse, le dos contre le rebord du balcon qui contournait une plante, et les jambes étendues. Le plus étrange vous savez, c'est qu'il n'y a beau avoir que 3 bancs en tout sur la terrasse pour une trentaine de personne actuellement - Lui il en occupait un, il en reste donc que deux - personne, vraiment personne, ne l'avait interpellé pour lui demander de laisser un peu de place. En revanche, il croisait quelques regards noirs et deux ou trois brides de phrases le concernant. Rien de plus. La preuve qu'ils sont tous idiots et que même si il est là pour eux, c'est peine perdue.

Ennuyé de ne pas avoir été confronté à une situation non anodine, il se leva et s'étira comme un chat. Lorsqu'il rabaissa ses bras, une jeune femme passa et le bouscula, de telle sorte que le reste de son café termina sur sa chemise blanche. La tirant un peu vers le bas pour l'étendre il observa l'ampleur des dégâts, puis tourna la tête légèrement sur la droite pour chercher la coupable, mais rien.

"- Ahrgbordel!"

Quelques rire moqueurs se firent entendre, mais James est souvent au-dessus de ça. On peut même dire qu'il s'en fout royalement, si quelqu'un l'emmerde trop, il sort son dossier & lui balance tout dans la gueule. James est un peu une bible ambulante, un apôtre, il prêche la bonne parole *BAF*. Jetant son gobelet dans une poubelle de la terrasse, il repartit vers son bureau, ou par chance, il y range quelques t-shirt de rechange. Tant pis pour la chemise. Arrivé à son bureau, il referma la porte derrière lui et se dirigea vers sa bibliothèque, s'accroupit pour ouvrir le dernier tiroir et en extirper un t-shirt noir assez moulant.

De nouveau propre, et loin d'être de bonne humeur, il se rendit à son bureau ou il feuilleta son agenda. Aucun rendez-vous prévu... Ce qui signifiait clairement dans le langage askewien: 'tourné des bureaux', à commencer par celui de la jeune Cory. Ah oui, Cory... Mine de rien, il l'aime bien cette petite, elle est sensible (d'après lui) et tire de ces têtes des fois... Une vraie bête de foire. Sans un mot, il quitta son bureau qu'il referma à clé derrière lui et descendit d'un étage. Et là, la première porte à côté de l'escalier de service c'est son bureau. Porte qu'il ouvre à la volée, sans prévenir, un léger sourire aux lèvres, tout en s'exclamant:

"- Salut ma belle!"

Si elle croyait que c'était son humeur à deux balles qui allait l'achever, elle était bien mal partie. Il en faut plus pour James et cela lui fournira l'aventure de la journée: 'confrontation avec miss Mitnick'. Toujours accroché à la porte il observa le bureau, puis le reste de la pièce pour revenir au bureau ou s'entassait des tasses de café, des gateaux, des papiers, des stylos... Et puis berk, comment elle peut bosser dans un environnement pareil? Pour quelqu'un d'aussi maniaque que James, c'était... C'était... Un océan d'immondice, le cauchemar... En plus, elle était dans une espèce de pénombre là... Et puis zut. Il pénétra un peu plus dans la pièce, tout en refermant la porte derrière lui. Puis tout en allant ouvrir les stores du bureaux il poursuivit, imperturbable:

"- Je vais très bien, merci, c'est vraiment adorable de ta part de demander!"

Il lui jeta un coup d'oeil avec un vague sourire, puis observa un instant le petit parc qui s'affichait sous la fenêtre; il n'y avait personne, mais là n'était pas le plus important. Sans demander l'avis de la jeune fille, il vint prendre place sur la chaise en face de son bureau. Il croisa ses mains sur sa poitrine et croisant ses pieds qu'il avait étendu, prenant ainsi une pose on ne peut plus décontractée. Toujours un vague sourire sur ses lèvres, un peu foutage de gueule, mais qui ne se voulait pas méchant pour autant. Il remarqua les énormes cernes qui pendaient sous les yeux de la demoiselle et son teint blafard; si il avait été encore plus chiant, il aurait gueuler à tout va 'Grand Dieu, un suceur de sang dans l'entreprise!'. Mais bon, il faut savoir qu'il n'était pas là pour faire ça. Cela ne l'empêcha pas de balancer sur un ton légèrement amusé:

"- Regarde moi cette tête... Tu n'as pas du tout l'air fraîche! Aurais-tu enfin trouvé un petit copain?"

Aucun tact, mais James n'était pas du genre à tourner pendant trois heures autour du pot; et puis sont but avec elle, c'était surtout qu'elle adresse la parole -plus ou moins normalement- à quelqu'un, un peu touts les jours. Même si c'est pour l'engueuler, le jeter, l'insulter -ce qui revenait à la même chose dans les trois cas en faite- et autant que ce soit lui, on l'a formé pour ça en même temps. Ses yeux toujours braqués sur elle, il la détallait dans les moindres détails, de quoi en stresser plus d'un.

Il était incontestablement vrai que le bureau de Cory était un vrai foutoir. Il y avait de tout, partout. Mais c'était très organisé : les gateaux d'un côté, les bonbons de l'autre, le cendrier dans un coin... Tout avait une place et devait rester à cette place. Cory était une vraie bordélique organisée. Si on lui rangeait ses affaires, elle ne pourrait rien retrouver, ce qui la mettrait dans un état de rage intense, on s'en doute. Elle avait l'espoir qu'il ne soit venu que pour lui heu.. dire bonjour ? Et qu'il allait passer son chemin suite à cela. Elle attendait donc en se rongeant les ongles qu'il daigne partir. Mais il n'avait pas l'air décidé. Et lorsqu'elle le vit entrer dans la pièce, elle prit un air renfrogné, pas très amical. Un vrai pot de colle, celui là. Elle lui lança un regard de tueur avant d'être éblouie et de se mettre les mains sur les yeux lorsqu'il ouvrit les stores. Mais pour qui se prenait il à la fin ?! Sa colère augmentait de minute en minute.

- Je ne vous ai rien demandé du tout, et fermez moi ça !

Elle n'avait pas saisi l'ironie de sa phrase, elle était un peu loin ce matin là il faut dire. En temps normal elle aurait capté, mais là, elle avait vraiment du mal. Elle grogna puis, ses yeux s'étant habitués à la lumière, elle reporta son attention sur son écran, bien décidée à l'ignorer. Mais, alors qu'elle jetait un coup d'oeil pour voir ce qu'il faisait, elle l'aperçut s'assoir en face d'elle. Il manquait plus que ça. Elle soupira. Son sourcil s'était levé alors qu'il s'installait si confortablement. Elle était en train de sérieusement péter un plomb. Il la rendait folle, ce psy. Elle lui lança ensuite un regard noir. Elle avait souvent droit à des petites remarques sur son célibat à rallonge.

- Ha ha, je suis morte de rire. Non j'ai travaillé. Et si j'avais trouvé un petit copain ça ne vous regarderait pas, je vous signale !

Cory n'aimait pas spécialement parler de sa vie privée, et surtout de sa vie sentimentale. Elle était célibataire depuis tellement longtemps qu'elle avait arrêté de compter les mois. Et lui, qui en rajoutait toujours une couche. Ca l'énervait ! Elle lui jeta un regard mauvais avant de regarder à nouveau l'écran. Elle faisait tout pour l'éviter, et pourtant elle finissait toujours par lui parler, c'était agaçant ! Mais bon, peut être que dans le fond, dans le fond du fond même, elle l'aimait peut être bien. Peut être !

Et bien pour lui il n'y avait aucune organisation apparente dans ce pseudo-rangement, ou alors, aucun rangement de type évident. Donc cela revenait à sa pensée précédente: 'océan d'immondice'! Point barre. Enfin, si elle se complaisait dans la crasse, tant mieux pour elle! Il ne cherche pas à la rendre moins bordélique, au contraire, l'être c'est avoir une certaine forme d'intelligence. C'est vrai, il en faut pour retrouver ses affaires et tout.

De même, il savait tout aussi bien qu'elle était célibataire depuis bien longtemps; mais la caser avec quelqu'un ne relevait pas de sa juridiction. Cela restait tout de même toujours un sujet pointilleux pour la jeune fille et il l'avait remarqué depuis un bon bout de temps. Donc il utilisait l'information à son avantage: débuter une conversation avec 'l'associable'. La preuve, ça marche, elle n'a pas du se rendre compte de la supercherie. Il inspira profondément et s'installa un peu plus confortablement encore, tout en l'observant avec cet air toujours aussi calme et amusé; ignorant royalement ces grands regards noirs peu prometteurs.

"- Je suis très heureux que tu trouves ça drôle! Cependant, peut-être que ça ne me regarde pas, mais tu sais, je suis sur que je le saurais avant toi! Il faut être un peu dérangé pour sortir avec toi, je pense qu'il ou elle ferait donc partie de mes patients!"

Il plissa ses yeux et esquissa un sourire, genre: 'Tiens, prend ça! Et toc!'. Il jeta un coup d'oeil à sa montre bien qu'il venait d'arriver. Il regarda à gauche, puis à droite, et se redressa pour s'incliner un peu vers Cory, tout en venant mettre une de ses mains à côté de sa bouche; la position même d'une personne allant balancer un quelconque ragot. Il lui murmura, comme si il y avait d'autre personne dans la pièce et qu'il devait cacher le petit secret qu'il allait lui confier.

"Entre toi et moi! Je romprais sûrement cet espèce de pacte qui me soumet au silence après chaque consultation, pour t'annoncer la bonne nouvelle!"

L'air de rien, il s'enfonça dans son siège avec un sourire angélique sur ses lèvres. C'était vraiment drôle de la voir cogiter. Et ça il pourrait continuer pendant des heures. Dommage qu'il ne soit pas payé pour ça...

Cory était toujours éblouie par la lumière du jour, et il n'avait même refermé les stores. Cela voulait dire qu'elle allait devoir le faire seule et se lever... Mais elle avait la flemme, elle était fatiguée, il la faisait chier ce psy ! Toujours à squatter et à faire comme chez lui. C'était énervant. Elle souffla puis se leva pour refermer les stores, non mais. C'était son antre, si elle voulait être dans le noir elle se mettait dans le noir. Cory était quelqu'un de très têtu. Elle marmonnait dans sa barbe diverses protestations et insultes lorsque la petite pique du psy atteignit ses oreilles. Elle resta de dos et se figea devant la fenêtre à demi close. Elle laissa échapper un grognement. Elle n'attirait pas que les fous, quand même ?! Quoique, à bien y réfléchir, ses anciens petits copains avaient tous un grain, entre celui qui portait son slip sur son pantalon et l'autre qui vouait un culte aux poules... Elle secoua la tête, elle aimait l'originalité, voilà tout. Elle retourna s'assoir en tailleur dans son fauteuil, et recommença à regarder son écran.

- Tant mieux. Je préfère les fous, c'est les moins chiants.

Ah, mais il allait lui foutre la paix, celui là ?! En le voyant faire son petit manège, elle leva un sourcil et cessa de tapoter sur son clavier pour s'enfoncer dans son siège, les bras croisés. Décidément, ce psy était bizarre. Déjà, elle n'en avait jamais vu aucun se déplacer jusqu'à celui qu'il devait voir. Elle pensait à mettre un verrou sur sa porte, au moins il la laisserait tranquille. Et puis, il n'avait pas une attitude de psy, c'était frustrant. Ses sourcils se froncèrent à sa déclaration, et elle grogna à nouveau.

- Qu'est ce que vous racontez, encore ?

Elle avait l'habitude de ses bizarreries en tout genre, mais celle là, il ne lui avait encore jamais fait. Et puis, elle n'était pas si bête que ça, elle savait que c'était un piège pour qu'elle parle, ou pour qu'elle réagisse tout du moins. Mais elle n'en avait pas spécialement l'intention. Et puis, il l'énervait à lui parler de sa vie privée. Elle grogna à nouveau pour la peine.

Il avait balancé sa tête en arrière quand elle passa derrière lui pour aller fermer les stores. Un vrai cloporte cette fille, c'est dingue. En même temps, il peut critiquer, son bureau aussi est plongé dans le noir. Mais c'est tellement mieux de faire chier les autres. Chez lui, personne n'ose toucher aux stores qui se trouvent derrière son bureau. Il inspirait doucement l'odeur de renfermé et de cigarette qui régnait dans la petite pièce. Sur ce point il se retenait de lui faire une remarque. Bon, cela ne l'empêcha pas de murmurer lorsqu'il entendit l'un des stores se refermer:

"- J'vais être obligé de les ouvrir à nouveaux..."

Un air dépité sur le visage, il jeta un nouveau coup d'oeil à sa montre, la pause déjeuner arrivait à grand pas... Pourtant, lorsqu'elle retrouva sa place, il ne se leva pas pour aller ouvrir les stores. Une petite flemme passagère surement. Mais cela ne l'empêcha pas de se trouver droit dans son siège, une position qui prévoyait un départ imminent. Ce n'était pas entièrement faux, il allait se lever; mais pas pour partir. L'un de ses sourcils s'arqua doucement en l'entendant grogner... Ce n'était pas très... Féminin. Un peu bestial. Finalement, il s'était trompé. Même un fou ne voudrait pas d'elle... Mais il n'allait pas le dire à voix haute. Autant lui laisser un peu d'espoir.

"- Qu'est ce que je raconte? Tu sais pertinemment ou je veux en venir."

Ou pas... C'est surtout qu'il ne voulait pas se répéter; et il savait qu'elle avait compris! Ce n'était qu'une question de rhétorique. Elle avait déjà la réponse. Enfin, il supposait. Si non, tant pis pour elle... Elle restera dans l'obscurité sur ce point toute sa pauvre vie. Il se leva en fin, s'étirant doucement. Puis il alla ouvrir les deux fenêtres du fond pour aérer un peu. Avant même qu'elle put lui dire quelque chose de désobligeant, il lui lança d'une voix trainante:

"- Allez, hop! J't'invite à déjeuner, ça va te sortir un peu!"

Il s'était tourné vers elle et avait croisé ses bras; l'attendant de pied ferme. Il avait vraiment l'impression d'offrir la balade du jour à son chien, c'était désagréable, mais ça fait partie de son boulot. Il demandera une prime (xD).

Cory se mit à marmonner en entendant sa remarque. Elle aimait être dans l'obscurité elle, c'était mieux pour travailler, et puis elle n'avait pas contre jour sur son écran au moins. C'était bien évidemment un prétexte, elle se terrait parce qu'elle aimait se terrer voilà tout. Mais elle n'allait pas l'admettre, et puis ça ferait trop plaisir au psy. Alors qu'elle avait les yeux braqués sur son écran, elle le vit prêt à se lever. Une petite lueur d'espoir émergea alors en elle. Peut être qu'il allait partir, et la laisser tranquille ? Mais elle ne se faisait pas trop d'illusions. Il ne partait jamais tant qu'il n'avait pas eu ce qu'il voulait, et pour l'instant, elle ne savait pas ce qu'il voulait, ce qui retardait encore plus le détail. Enfin, c'était compliqué dans sa tête.

Elle se mit à grommeler dans sa barbe. Elle n'avait pas envie de jouer à ce jeu là ce jour ci. Elle soupira, puis se retourna vers l'écran. C'est bien plus sécurisant un écran, lui il ne vous dit rien au moins.

- Quoi ? Vous allez me dire qu'un de vos fous veut de moi ? --'

Et voilà qu'elle revenait sur le sujet. Elle se faisait avoir à chaque fois, elle voulait tellement la paix que tout ce qu'elle obtenait c'était le contraire. Elle était peut être intelligente, mais elle n'était pas très maligne la Cory.
Elle leva un sourcil perplexe en entendant le psy. Quoi ? Déjeuner ? Avec des gens autour ? Non merci, elle était bien mieux dans son bureau.

- Non ça ira, j'ai pas faim.

Et à ce moment ci, comme on peut s'en douter, son ventre émit un grooa traitre. Elle se mit à marmonner. Même son propre corps la trahissait maintenant, où allait le monde.

- Bon. Si, peut être un peu.

Il alla poser son épaule contre la porte, et croisa ses bras. Ainsi il pouvait observer Cory sans se payer un torticolis, merveilleux n'est ce pas? Qu'elle était fatigante, a toujours vouloir regarder qu'une seule et unique chose: l'écran. Ces engins étaient tout ce qu'il pouvait y avoir de mauvais pour l'homme. Bien qu'il se fiche de ses semblables, il trouvait ça attristant. Il étouffa un rire, ce qui donna en définitive un 'humpf', avant de lui répondre d'une voix amusée:

"- Aucun de mes fous m'en a parlé. Mais peut-être qu'un stagiaire qui ne connait que ton prénom, voudrait de toi?"

En gros, un pauvre stagiaire qui fantasmerait en amenant son courrier. Et qui serait calmé à vie après... Mais bon, c'est toujours bon d'espérer. Quand elle déclina son offre, il fit rouler ses yeux. Mais bien sur. Il est bien connue que Miss Mitnick est un ventre sur patte... D'ailleurs la jeune fit se contredit très vite. A peine a t-elle décliné qu'un bruit abominable sort de son estomac. Trahit par son propre corps, elle avait intérêt à mieux le traiter. James haussa l'un de ses sourcils, tout en inclinant légèrement la tête genre: 'Tu voies...'. Il s'écarta de la porte et posa sa main sur la poignée, l'autre dans la poche de son jeans.

"- Un peu? Bouge tes fesses Mitnick! Je ne tiens pas à rester accroché à cette porte durant le restant de mes jours..."

Puis accessoirement, il n'avait pas envie de l'y trainer 'par la peau du cul'. C'est dévalorisant et assez crade à faire, donc non. Puis toucher les fesses de Cory! Non, vraiment non! Même si elle était doté d'un humour hors du commun.