Charly Borowski

Il est très difficile de se décrire soit-même. Certains disent que je suis un pauvre type complètement attardé. D'autres pensent que je suis un vrai superman de l'informatique, et j'aime à penser comme eux, même si c'est un peu facile. Par contre, niveau littérature et compagnie, j'entrave quedalle. Je suis né dans le Tenessee à Memphis, dans une famille d'émigrés polonais - catholiques au milieu des protestants - du sud des Etats-Unis. Mon père est ouvrier et ma mère couturière dans un magasin de layettes pour bébés. Pour le peu que je m'en souviennes, nous n'étions pas très riches, juste assez pour me payer des études convenables mais pas pour partir en vacances l'été ou l'hiver.
Je n'ai jamais été la vedette de mon lycée, même si j'ai sauté une classe et terminé premier de ma promotion à seize ans et demi en 97. Je n'ai d'ailleurs pas vraiment changé depuis cette époque, je mesure toujours 1m86 pour 65 kilos, mes cheveux sont toujours noirs et incoiffables, mes yeux sont bleus. Ou gris. J'en sais rien en fait. Sur mon avant-bras droit, du poignet jusqu'au coude j'ai le prénom de ma fille tatoué en lettres gothiques épaisses: je l'ai fait pour montrer ma joie d'avoir un enfant et on ne peut vraiment pas le manquer ! Bon, de toutes façons au bureau personne ne sais que j'ai une fille, et en général les gens croient qu'il s'agit du prénom d'une de mes ex's.

Je n'étais pas très musclé pendant mon adolescence, et les filles ne se bousculaient pas à ma porte. Maintenant je ne suis toujours pas musclé, mais mon air nonchalant ou je sais pas trop quoi font que les filles sont beaucoup plus réceptive à ma drague basée sur les mots d'esprits ou le codage informatique. Je suis devenu un tombeur. J'adore ça, c'est vraiment très bon pour l'égo.

J'ai été recherché par les universités dès mon entrée au lycée en fait, vu que je faisais déjà des merveilles sur les ordinateurs à cet âge là. On en avait pas à la maison, j'utilisais donc ceux de l'école, et visiblement ça s'était su un peu partout. J'étais le rat de laboratoire, de bibliothèque et de la salle d'informatique. Une sorte de grand rat polyvalent en dénutrition. J'ai toujours de grosses lunettes carrées à monture noire en plastique, d'ailleurs. Mais maintenant c'est la mode, alors je me fond dans le paysage.

A la fin de ma licence j'ai rencontré Ally Stuart, une étudiante en littérature qui cosplayait la Princess Leia à la convention de Science Fiction. Le coup de foudre. On avait rien en commun à part notre passion des goodies et du fantastique, et nos modes de raisonnement n'étaient pas les mêmes: elle ne jurait que par les livres anciens, et je ne voyais que les dernières technologies hors de prix. Bon, on est quand même resté ensemble pendant cinq ans, jusqu'à la fin de mes études à l'université, et puis Rowena est arrivée. Sa naissance aurait dû nous rapprocher mais elle nous à divisée encore plus qu'avant, et nous nous sommes séparés deux mois après qu'elle ai vu le jour et que j'ai commencé à travailler chez Apple. Ally m'avait trompé avec un de ses professeurs, et moi je n'avais plus de temps pour elle: bref, c'était le gros bordel.

Après ça, j'ai donc bossé deux ans chez Apple, en allant voir ma fille tous les weekends ici à Boston, et à la fin de mon apprentissage en tant qu'ingénieur système, je suis venu m'installer dans la même ville que mon ex pour voir ma fille plus souvent. Maintenant je suis ici, vous avez insisté pour que je vienne à cet entretient, et je me retrouve à vous raconter ma vie comme une gonzesse en manque de thérapeute. C'est craignoss.