Constamment le même travail, ranger, nettoyer, crier [James]

Messages : 98 @ YOUR LIFE copyright: (c) myself CONTACTS:

19h00. Ma journée de travail commençait. Les employés du NITS avaient quitté leurs bureaux à cette heure-ci, du moins la plupart d'entre eux. Certains sont plus ordonnés que d'autres, ce qui nous donne beaucoup moins de fil à retordre à nous autres, agents d'entretien de cette société. Je venais de sortir du vestiaire où j'avais enfilé ma tenue de travail, blouse et gants, accompagnée de mon plus fidèle ami ici, mon chariot à produits d'entretien. J'avais disposé sceau, serpillère, balais, produits en tous genres, je m'étais équipée pour mes longues heures d'ennui à nettoyer la crasse des personnes les plus bordéliques et les plus sales de la boîte. Et croyez-moi, on voyait des tas de choses inimaginables par ici. Je savais d'ores et déjà par quel bureau je terminerai, par celui de ce Salopard de Psy comme on l'appelle ici, James Askew. Je crois que c'est l'homme le plus bordélique que je n'ai jamais vu. Je m'apprêtais à quitter le local quand des bruits de pas résonnaient dans le couloir. Je me retournais et attendais de voir de qui il s'agissait. Très certainement l'un de mes collègues, venant lui aussi d'arriver et s'apprêtant, tout comme moi à entamer sa journée de travail. James Askew venait de faire son entrée dans le local, l'air furieux, comme à chaque fois que je le rencontrais. J'esquissais un sourire, sachant pertinemment qu'il me cherchait.

« Vous avez perdu quelque chose ? »

Je le fixais, dans les yeux, soutenant son regard froid. J'avais pris l'habitude de nos confrontations, ni l'un ni l'autre n'était prêt à faire des efforts. Nous nous menions une guerre sans fin, bien que je prenais tout ceci bien plus comme un jeu, un moyen de me divertir qu'autre chose. Mes taquineries ne semblaient pas être à son goût, au contraire, elles le mettaient chaque fois hors de lui, ce qui m'amusait encore plus que de déplacer ses affaires d'un tiroir dans un autre, ou ranger malencontreusement un dossier sous un autre, sachant qu'il le cherchera pendant des heures. Je n'ai jamais pu être témoin d'un tel spectacle, mais mon imagination me suffisait amplement.

"- Non, non ne t'inquiète pas... Je te l'envoie tout de suite..."
"- J'espère! depuis le temps que je l'attend ce dossier!"

Le combiné collé entre son oreille et son épaule, James fouillait dans toutes les piles de ses dossiers qui trônaient sur son bureau. Il avait déjà retourné ses tiroirs. C'était un beau bazar... C'était exaspérant. Le pire c'est qu'il ne le trouvait pas ce dossier. Il maugréa une nouvelle excuse -ce qu'il détestait s'excuser, c'était une attitude pitoyable- La meilleurs dans tous ça, c'était qu'il savait de qui ça venait. Encore et toujours cette foutue femme de ménage. Une espèce de psychopathe maniaque qui était persuadé que toucher ses affaires pouvait lui rendre la vie plus facile. Faux... Archi-faux!

"- BORDEL!"
"- Pardon?"
"- Laisse tomber! ton dossier j'te le fais parvenir ce soir! je raccroche!"

Il ne laissa pas le temps à son collègue de répondre; l'autre devait être bien surprise par cette étrange élan de folie passagère... Dire des gros mots ne lui ressemblait vraiment pas du tout. D'ailleurs pourquoi il voulait le dossier de la jeune Mitnick celui là... Parfois il ne faut pas chercher à comprendre. Bien énervé, il chopa les clés de son bureau et il partit en claquant la porte, tout en refermant la porte à clé. Autant ne pas laisser la voie libre à d'autres dingues. Puis surtout, comme Ellyn devait commencer son service, il n'avait pas envie que pendant son absence, elle vienne ruiner son organisation. Dans l'ascenseur il appuya un peu violemment sur les boutons, mais il parvint enfin au sous sols. C'est, d'ailleurs, sous le regard effaré de certaines femmes assez surprise de voir le psy du NITS se balader par là, qu'il se retrouva en face de la jeune femme. Il se positionna assez prés d'elle, pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas friand des scandals, mais en même temps, il savait très bien que ça aller cancaner d'ici peu. Il poussa un soupire face à son sourire et sa remarque qui sonnait plus comme une fausse attention. Il lui répondit, non pas avec un sourire, mais une voix grave:

"- Mes dossiers! La pile qui se trouvait au milieu de mon bureau! Qu'en as tu fait!"

Par définition, James tutoyait tout le monde. Rien de surprenant à ça.

Messages : 98 @ YOUR LIFE copyright: (c) myself CONTACTS:

Je haussais les sourcils, j'oubliais chaque fois sa manie de tutoyer tout le monde. Sous prétexte qu'il était psy et un peu grincheux, il se permettait d'être familier voir même grossier ? Néanmoins, je décidais de passer outre. Je savais que faire une remarque à ce propos était une provocation que je ne pouvais me permettre, après tout, je n'étais que femme de ménage au NITS, je n'avais aucun poste à responsabilité, et si on venait à m'entendre je pourrais me faire renvoyer : les agents d'entretien en quête de travail, on en trouve à tous les coins de rues, malheureusement. Plus les jours passaient et plus je détestais mon travail, mon quotidien, ma vie. Tout ceci n'était fait que de banalités, d'ennui, et j'avais hâte d'avoir suffisamment d'argent pour financer mes études, et quitter tous ces informaticiens, ingénieurs et autres salariés du NITS, bien que le psychologue, James Askew, se tenant devant moi à l'heure qu'il était allait profondément me manquer, lui et sa constante mauvaise humeur, celle qui m'était destinée.

« Mes dossiers! La pile qui se trouvait au milieu de mon bureau! Qu'en as tu fait! »

J'avais envie de rire, je sentais qu'il commençait à être agacé. J'aimais son air furieux, sa voix grave et mal-aimable, j'aimais tout simplement me payer sa tête.

« Vous croyez peut être que je garde en mémoire tous les bureaux du NITS ? Je l'ai rangée, très certainement. »

J'étouffais un rire, le transformant en toux. Il ne serait pas dupe, il ne fallait pas prendre cet homme pour le dernier des idiots, il était quand même un psychologue, et très diplômé je suppose. Je ne me laissais pas intimider, mon regard ne céda pas au sien, je gardais tout le calme et le sérieux dont j'étais capable.